Je suis Somalien, je n’ai rien, La misère gagne les miens, la pêche ne rapporte plus rien, Dans mon pays, l’Etat n’est rien et la corruption est en vain, Sur la mer, la richesse est à portée de main, La piraterie comme en parlent les anciens, Le moyen de faire vivre les miens.
De Bosaso à Mogadiscio, j’écume l'arrogante richesse de l’Occident qui devient mienne, Pour moi, le miséreux, le relégué, la sagesse est moins forte que la peine, De bateaux-mères en bateaux-esquifs, le golfe d’Aden est mon Eden, De Zeila à Kismayo, les miens reviennent, Les familles revivent et les affaires reprennent, Le bien des Blancs est notre remède.
L’échelle a remplacé le filet de pêche, La kalach est l’instrument de la pêche, La rançon est l’offrande de notre pêche, Mais devant Dieu, le péché c'est la pêche !
Sont venus, les bateaux gris et leurs libellules, Les diables punissent sans scrupules, Les esquifs noirs nous écument, Les silhouettes noires nous mettent la pilule, Mon horizon est la cellule, Mais dans mon infortune, loin des miens, je suis sans rancune.
Eric MICAELLI © dépôt légal - Octobre 2011
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